samedi 5 août 2017

Love Hunters

Love Hunters, 12 juillet 2017, 1h48, thriller australien réalisé par Ben Young, avec Ashleigh Cummings, Emma Boothe ,Stephen Curry… (interdit au moins de 16 ans)

Le trailer, hypnotique ! : 



L’intrigue se déroule lors de l’été 1987 en Australie, une jeune femme disparaît après s’être fait abordée par Evelyn et John White, un couple de trentenaires. Parallèlement nous suivons le quotidien de Vicky, jeune étudiante en rupture suite à la séparation de ses parents. Vicky va croiser notre couple et ce pour le pire…

Thriller à l’ambiance malsaine à souhait, Love Hunters vous emmènera dans la psyché de ses personnages détraqués. Perturbant, glauque, subversif, ce film ne vous réconciliera pas avec la race humain et avec ce qu’elle a de plus sombre. Cette « tranche de vie » nous fait espérer, serrer les dents, parfois renoncer… Tout un panel d’ascenseurs émotionnels pour les aficionados du genre. Les personnages à la moral plus que discutables et aux traumatismes apparents sont magnifiés par le jeu des acteurs qui jouent avec un naturel désarmant.
La BO sait se mettre au service de l’intrigue et renforcer les émotions que le film porte.
Ajoutez à cela une image superbe avec ses plans ralentis qui renforcent le côté analytique, déshumanisé des antagonistes. Ce film est bluffant par son réalisme et on l’apprécie autant qu’il peut nous dégoûter !


Vous ne me verrez pas en dire plus sur Love Hunters tant mon souhait ici est de seulement vous ouvrir l’appétit et non pas de vous faire la totalité du menu. Ce film n’est pas pour tous, âmes chastes et sensibles abstenez vous. Si cependant ces quelques mots vous ont intrigués, foncez, c’est une des bonnes pioche de ce début d’été !

♥♥♥ 

mercredi 20 avril 2016

London Spy

A l'occasion du festival Séries-mania je vous propose un nouveau concept : "J'ai goûté pour vous !". Mes partenaires de plumes et moi-même visionnerons les premiers épisodes de séries (télés ou animés) pour vous dire en une courte critique si elles valent le détour ou non. Let's begin !

London Spy est une mini-série (5x60mn) anglaise d'espionnage créée par Tom Rob Smith en 2015 (a qui l'on doit aussi Enfant 44) avec Ben Whishaw, Jim Broadbent et Edward Holcroft.



Danny, jeune employé dans un entrepôt, mal dans sa peau et fleur bleue dans l'âme croise le chemin d'Alex employé de banque au tempérament impénétrable et froid. S'en suit une histoire d'amour qui cesse le jour ou Alex disparaît sans laisser de traces. Danny va enquêter sur la vie de cet homme dont il sait peu de choses et tenter d'obtenir des réponses à ses questions.

Cette mini série est très "typique" dans on aspect "british", manipulations et autres personnages antisociaux ou d'apparences antipathiques sont nombreux. L'histoire d'amour impossible se transforme peu à peu en une quête de l'identité du disparu. Ce thriller finement mis en scène est allié à une B.O de bonne facture qui sait renforcer le récit, un cadre léché et une image qui n'a rien à envier au 7ème art. Ben Wishaw (vu dans le rôle de Q dans les deux derniers 007, Dannish Girl ou encore Cloud Atlas aux côtés là encore de Jim Broadbent) porte magnifiquement le poids de cette série et vaut le détour à lui seul.
Plusieurs fois les personnages seront dérangeants voire perturbants (c'est le cas avec Charlotte Rampling) ce qui ajoute à l'ambiance mais pourra faire décrocher certains d'entre vous (il y a eu des rires de gêne dans la salle à ces moments-là). J'ai eu pour ma part un peu de mal avec les changements de personnalité du héros (naïf en début de série puis fin limier en fin de second épisode). Cette série saura néanmoins faire vibre votre fibre émotionnelle (avec ses scènes émouvantes et simplement touchantes) et est habilement maîtrisée comme toute série d'espionnage anglaise qui se respecte.

Deux épisodes qui laissent présager de bonnes choses pour la suite, on a envie de revenir et de commander la même chose en compagnie d'amis ! 

Verdict (sur 5) :

samedi 9 janvier 2016

Comment c'est loin

Comment c'est loin est une comédie française (le film est présenté comme tel, même s'il n'en est pas une à proprement parler à mes yeux), réalisée par Orelsan et Christophe Offenstein, sortie le 09/12/15, avec Orelsan, Gringe, Seydou Doucouré, Paul Minthe, Redouanne Harjane. Durée : 1h30.



Orel et Gringe, deux trentenaires qui se comportent comme s'ils en avaient vingt, sont rappeurs. Du moins, ils essayent. Ça fait cinq ans qu'ils se font produire, mais cinq ans qu'ils sont incapables de terminer une chanson. Tout ce qu'ils écrivent est de plus plutôt médiocre et redondant. Leurs producteurs, fatigués d'attendre que les deux rappeurs se mettent vraiment au boulot et leur posent un ultimatum. Orel et Gringe ont 24h pour écrire une chanson, une chanson ne parlant pas de futilités, une chanson qui parle aux gens. Alors que leur carrière toujours pas entamée est remise en cause, Orel et Gringe vont tenter de se mettre au boulot, rencontrant moult obstacles.

Autant le dire de suite, je ne suis pas une fan inconditionnelle des Casseurs Flowters (le groupe de rap composé par Orelsan et Gringe). J'apprécie leur musique, sans franchement la connaître. Je ne suis pas non plus une grande connaisseuse de rap même si c'est un genre que j'aime beaucoup quand il est bien écrit. Alors, un film scénarisé et réalisé par un rappeur, autant vous dire que ça m'a intriguée.

Ce film, à la fois auto-biographique et fictif, m'a touchée sur certains points et m'a laissée très indifférente sur d'autres.
J'ai été sensible à l'extrême sincérité de la démarche. La flemme, la difficulté de réussir, de bosser, d'être artiste, d'être jeune mais plus trop. Touchée par ces deux losers attachants mais bons à rien, enfin si, bons pour raper, si ils se donnaient les moyens de le faire. Parce qu'ils se débrouillent bien les bougres, ils le prouvent à plusieurs reprises, sans jamais aller au bout. A travers tout ça, on sent le témoignage d'Orelsan, les morceaux de lui-même qu'il a mis dans son film. D'ailleurs, on retrouve pas mal de références au premier album des Casseurs Flowters tout au long du film, ce qui nous laisse penser qu'il y a beaucoup de vrai dans tout ça. L'aspect fictif permet bien sûr de rajouter un peu d'aventure et de dead line dans l'affaire, mais c'est ici que, selon moi, le film pêche. L'histoire est marrante, mais un peu bancale à mon avis. Je me suis laissée portée, parce que je suis bon public et que la réalisation estompe les faiblesses scénaristiques. Mais elle ne les efface pas totalement. Pas mal de longueurs et de moments qui s'étendent beaucoup, un fil rouge moins intéressant que les histoires secondaires qui se construisent autour, bref, plein de petits détails qui empêchent de se dire que c'est un grand film. Heureusement, les acteurs, même s'ils ne sont pas excellents/professionnels, sont justes et surtout, jouent avec du cœur et ça se sent.
La bande son est également on-ne-peut-plus originale et parfaitement intégrée au film (presque trop, on dirait parfois que certains passages du film ne sont qu'un prétexte pour entendre une musique).
Enfin, gros point noir du film pour moi : l'humour. Qu'on s'entende bien, je ne dis pas que le film n'est pas drôle, ce serait exagéré et malhonnête de ma part. Le duo fonctionne bien, sans surprise, et certaines punchlines sont vraiment à tomber. Mais, sans surprise non plus, le film surfe parfois beaucoup sur de l'humour sexiste qui, certes, est énoncé dans la bouche de personnages très losers, mais reste agaçant et qui m'a personnellement dérangée, rendant l'expérience un peu moins agréable.

Pour conclure, « Comment c'est loin » est un bon divertissement, loin d'être dépourvu de défauts mais agréable à regarder. La bande originale est un délice pour les amateurs de rap et surtout pour les fans des Casseurs Flowters. On regrette très fort quelques raccourcis scénaristiques et un humour bien trop facile et lourd à mon goût mais on sourit face à l'honnêteté de l’œuvre et le cœur mis à l'ouvrage pour monter un film généreux et sincère. Ca donne envie de faire des projets, de se bouger et de croire en soi.

♥♥♥♡♡

vendredi 11 décembre 2015

The Lobster

The Lobster est une comédie dramatique (et à minima de Science-fiction) greco-anglo-irlando-néerlando-française sortie le 28/10/2015, réalisée par Yorgos Lanthimos avec Colin Farrell, Rachel Weisz et Jessica Barden. Le film dure 1h58min et a reçu le prix du Jury au festival de Cannes 2015. 



Dans un futur proche, le célibat n'étant pas toléré, toute personne seule dispose de 45 jours dans un hôtel pour trouver l'âme sœur. Si celle-ci n’est pas trouvée à ce terme, les célibataires restants seront transformés en l’animal de leur choix. Nous suivons David (joué par un Colin Farrel bedonnant) dans sa quête de l'amour.

Critique sociétale ou simple délire du réalisateur, ce film vogue entre deux eaux et n'hésite pas à dénoncer les stéréotypes sur les couples ou tout simplement sur la situation de célibat. Ici tout est tiré, déformé à l'extrême et nous renvoie à la « futilité » de cette quête de l'élu(e) de notre cœur. Les hommes et femmes du film doivent trouver l'amour où être transformés en animaux, ils n’ont pas d’autre choix possible.
Perturbant, dérangeant, corrosif… peut-être parfois trop ! J'ai beaucoup apprécié le mal être permanent communiqué par l'ensemble des personnages lors de leur quête ou bien quand ils tentent de vivre "autrement". En cela le jeu des acteurs est très juste et on a beau être confronté à quelque chose de très caricatural, on y croit sans peine.Comme c’est généralement le cas des histoires racontées avec un parti-pris très prononcé, si vous ne rentrez pas dans ce film, vous ne l'aimerez en rien, car il n'est clairement pas tous publics. Ne vous attendez pas à voir une comédie romantique classique avec Happy End à l'américaine ! Il n'a de moralité que celle de l'univers dans lequel il se déroule.
Malgré les ingrédients assez austères du film je trouve qu'il donne quand même une note d'espoir quant à l'amour et la fin pourra vous aider à mieux vous y retrouver. Le concept de "la chasse" tel qu’il est présenté m'a aussi beaucoup plu, une bonne idée qui rend le scénario et le monde imaginés par le réalisateur bien plus crédible.

Dur, déshumanisant, sans pitié, l'amour et sa recherche telle qu'elle est dépeinte
peuvent faire froid dans le dos mais ne dit-on pas toujours qu'on serait prêts à sacrifier beaucoup, voire tout ce que l’on a, pour l'être aimé ?!

Pour conclure, je dirais qu'on a affaire ici à un OVNI du cinéma tel que je les apprécie, pour moi il vaut la peine d'être vu malgré le fait qu'il a fait et fera encore
grincer des dents ! 

♥♥♥ 

mercredi 9 décembre 2015

L'Originale, de Thomas Hercouët, 2014-2015, chaîne Youtube



L’Originale est une chaîne YouTube regroupant plusieurs émissions, principalement des podcasts. Mais l’Originale, c’est d’abord un homme, Thomas Hercouët.

Né il y a 27 ans, en Bretagne, Thomas Hercouët se lance dans la radio (le Mouv’) après des études en géographie (comme quoi). En parallèle, il crée un blog (très fourni) et fait des vidéos de pianos sur Dailymotion sous le pseudo Sodomyth. En 2013, il commence à mettre en ligne des contenus de son cru sur Soundcloud sous la forme d’interviews ou de chroniques. Son concept ayant le plus de retentissement est celui de la Nuit Originale, qui réunit des milliers de personnes à chacune de ses éditions.

L’Originale contient plusieurs émissions :
- Qui sont ces gens ? : des interviews de personnalités comme le vidéaste Patrick Baud, le dessinateur Boulet ou encore le comique Yacine Belhousse.



- Heroic Symphony: des mixtapes de thèmes de jeux vidéo entrecoupés de séquences narratives (Legend of Zelda, Final Fantasy VII, Castlevania…).

- Il Faut qu’On Parle (IFQP pour les intimes): une émission en live où les auditeurs se voient la possibilité de réagir en live sur des sujets aussi essentiels que leurs phobies, les héros de leur enfance ou quel Pokémon choisiraient-ils dans la vraie vie.



- Les One-shots: contenant des choses diverses et variées, comme des podcasts en binaural (méthode d'enregistrement cherchant à reproduire la perception sonore naturelle humaine, par restitution au casque) ou sa discussion avec des témoins de Jéhovah très surpris d’avoir été invités à entrer.

- La Nuit Originale: énorme émission de radio de 17 heures, filmée et retransmise en live sur YouTube.



Je vais surtout m’attarder sur cette dernière, qui pour un-e fan de culture web, est un petit bijou. Thomas Hercouët a su rassembler une pléiade de personnalités des Internets, le tout dans une ambiance bienveillante et folle. On retrouve des vidéastes deYouTube (Patrick Baud d’Axolot, François Theurel du Fossoyeur de Films, Mathieu Sommet de Salut les Geeks, François Descraques, Pouhiou Noénaute, Flober, Adrien Ménielle…), des comiques (Yacine Belhousse, Dedo…), des dessinateurs (Boulet, Davy Mourier…), des comédiens (Lucien Maine, Justine Le Pottier, Aude Gogny-Goubert…), des scénaristes (Navo, Damien Maric…), des chroniqueuses du journal féministe Madmoizelle (Clémence Bodoc, Sophie Riche, Margaux Palace…), j’en passe et des meilleur-e-s !

Tout ce joyeux petit monde se retrouve pour des interviews, des tables rondes, des débats, des jeux, des quiz, des chroniques, des chansons, de 16 heures à 9 heures le lendemain. Et la fatigue aidant, les vannes et les fous-rire s’empilent, pour le bonheur des spectateurs qui peuvent réagir sur le chat en live (s'ils ont réussi à tenir jusque là). Le maître mot est la liberté de ton, chacun peut faire ou parler de ce qu’il veut. Le but est de créer une libre antenne et de permettre la création d’un média unique.



Inutile de dire que j’adore l’Originale et surtout, la Nuit Originale. Thomas Hercouët a un don pour les interviews, sachant mettre à l’aise son interlocuteur, avec un mélange d’humour et de sincère intérêt pour les réponses. Il a ainsi pu réunir des dizaines de personnes passionnantes, avec chacune leur univers, et leur faire exprimer le meilleur d’elles-mêmes, leur donnant la liberté d'exprimer de ce qui leur tient à cœur ou qui les fait rire (liberté qui à mon avis est de moins en moins présente dans les médias traditionnels), offrant des moments d’anthologie fait d’humour, de culture, d’inspiration et de bienveillance.

Les Nuits Originales sont toutes en replay sur Souncloud ou Youtube, ainsi que les autres émissions de l’Originale. Faîtes vous du bien. Allez les écouter.


♥♥♥♥♥

samedi 21 novembre 2015

J'ai mal.



J'ai mal. Pour les gens qui souffrent depuis vendredi, mais déjà avant et depuis longtemps, j'ai mal pour le monde. Tous les jours, on voit un étalage de violences, du vol dans un centre commercial attrapé par le vigil aux bombardements lors des guerres.

Oui, c'est vrai, on voit un élan de solidarité depuis pour les parisiens, et pas forcément en période “normale” pour ceux qui vivent ça de manière encore plus violente. Oui, c'est vrai, j’écris maintenant, après Paris, et pas un autre jour. J'ai eu peur pour des proches et moins proches, j’ai pu demander des nouvelles, j'ai pu être rassurée vis-à-vis d’eux. Ouf !
Paris, c'est à côté.

Mais tous les jours, quand j’entends ce malheur qui s’abat sur Terre, j’ai mal au plus profond de moi. Je pense à ces gens, à l’horreur qu’ils doivent vivre. Et j'ai mal.

Mais aussi, je pense à ceux qui sont au départ de ces actions meurtrières. Pourquoi la violence ? Quelle(s) raison(s) derrière tout ça ? Qu’est-ce qui a pu les emmener sur le chemin de cette horreur ? C'est plus facile, c'est plus rapide ? “Il faut bien se faire entendre.”. Parfois, ce sont même des actes gratuits. Juste pour amener la terreur… Elle donne le pouvoir à celui qui l’inflige.

Je sais que je suis un bisounours, mais je crois au fond de moi que les Hommes pourraient vivre ensembles, en gardant leurs différences, mais en paix. Bien sûr il y aura toujours des petites querelles, ne serait-ce que l’enfant qui veut une pomme alors qu'il va manger dans 15 minutes. Mais juste arrêter de se taper dessus pour rabaisser les autres. Pour se dresser au-dessus. Pour être supérieur.

Et même si je ne vous connaît pas, je peux vous le dire, je vous aime.

samedi 14 novembre 2015

13.11.15

Résultat de recherche d'images pour "13 novembre 2015"

Ce n'est peut-être pas le lieu, mais j'ai envie de m'exprimer et je profite de mon site pour le faire. Comme une tribune, comme un journal...

13 novembre, nous sommes sous le choc, il faut en parler, il ne faut pas oublier, il faut sourire et vivre. Acceptons ce qu'il s'est passé, acceptons d'avoir été traumatisés. J'écris ces mots, car ils sont pour moi une thérapie et mon arme.

Hier soir j'étais au cinéma (Mk2 bibli) avec deux amies pendant les évènements terroristes...

J'ai pris conscience de ce qu'il se passait à la vue des messages / appels inquiets que je recevais de mes proches, auparavant je ne comprenais pas pourquoi autant de gens quittaient la salle. 

Une espèce de dépressurisation, BOUM retour sur terre, nous ne sommes plus dans un film des gens meurent, mes proches sont peut-être en danger (ma sœur travaille dans un bar proche du métro Arts et Métiers) on reçoit des consignes par sms nous recommandant de ne pas bouger si nous sommes dans un lieu clos, ne pas nous déplacer dans Paris. La séance se termine, nous sortons hésitants, les spectateurs sont sur leurs téléphones, personne ne sourit alors qu'ils ont vu un film qui diffusait un bon esprit.

J'appelle une amie qui m'informe des évènements ... il est déjà tard et avec les lignes fermées et surtout le risque permanent, hors de question de rentrer à Drancy.
Ma sœur est enfermée sur son lieu de travail (un bar, le rideau métallique a été baissé pour limiter les risques en cas de fusillades...), j'ai envie d'aller la chercher mais on me dit que ça serait une prise de risque inutile, ne pas risquer ma vie pour aller chercher quelqu'un qui est en sécurité. 

Déjà les premiers questionnements, qui ? Pourquoi ? On a tous comprit (pas excusé !) pourquoi les locaux de Charlie Hebdo ont été pris d'assaut, mais là ... ce sont des gens qui sont visés aléatoirement. Une impression de "on voulait taper fort et au hasard, pour vous montrer ce dont on est capable, que vous êtes partout en danger" qui laisse sans voix ...
Après un peu de temps, nous raccompagnons une de mes amies avec qui j'étais au cinéma à Belleville (avec les lignes de métro fonctionnelles), pas si loin des incidents après réflexion, nous allons dormir chez une amie proche.

Tout au long de la soirée, il faut rassurer nos proches, nous voyons des gens livides, les larmes aux yeux ... Nos proches ont peur, nos proches craignent pour nos vies. Une espèce de vertige, ça ne peut se produire, pas ici, pas en France, pas à Paris !! Et bien si, nous ne sommes nul part à l'abri, c'est sûrement ce qu'on a voulu nous faire ressentir en tout cas.

Je me couche inquiet, me réveille dans le même état, ma chef m'a appelé à 8h pour me dire que la bibliothèque sera fermée. Comme la plupart des établissements publics de l'Île de France. Je voudrais pouvoir aller travailler, me dire que mon lieu de travail n'est pas fermé à cause du risque élevé d'attentats. Je me demande quand elle va ré-ouvrir, si on va devoir fouiller les gens, le plan vigie-pirate va sûrement être élevé.

Des gens sont morts, victimes aléatoire de la bêtise humaine qui va considérer les citoyens français comme les ennemis de leurs idées tordues... Ça aurait pu être nous, ça aurait pu être vous, les tueurs n'ont pas fait de distinctions !

Aujourd'hui nous avons le cœur lourd, les mines tirées, la France a la gueule de bois. Mise en abime, ce qu'on a vécu là c'est le quotidien pour certains... Espérons que ça nous aide aussi à mieux accepter nos voisins réfugiés.

Beaucoup d'interrogations, beaucoup d'inquiétudes, de peurs, de pleurs ... Doit-on continuer à vivre ?! Oui ! Comme dit partout, il ne faut pas se faire bouffer par la peur, mais ça n'est pas un tort d'avoir peur de la mort, il faut apprécier la vie, à sa juste valeur, ne pas oublier ces évènements, pleurer nos morts, soutenir nos familles/amis ! La solution est dans l'entraide, l'union !Ce jour me marquera, ce jour vous marquera, faisons-en quelque-chose d'utile, éduquons nous contre la connerie humaine, communiquons.

Pas de cellule psychologique pour tous les citoyens du monde, juste des mots et de l'entraide !

Afficher l'image d'origine